« Préservons le bien commun qu’est le centre social »
Le cri d’alarme de Tarik Touahria, président de la fédération nationale des centres sociaux
Ouverts à tous et à toutes, les centres sociaux contribuent à tisser des liens : on y fait l’expérience de l’autre et du collectif. Pour autant, les moyens ne suivent pas et les structures n’en peuvent plus du grand écart entre des demandes qui ne cessent d’augmenter et un investissement public qui n’est plus à la hauteur.
Entre inégalités sociales et crises écologique, démocratique et démographique, lois qui consacrent l’exclusion plus que l’égalité, inflation, conflits internationaux, désillusion ou défiance envers les représentants politiques : notre société et ses fondements se fissurent.
Pourtant, il ne s’agit pas de tomber dans le piège de la résignation qui fait le lit de discours simplistes. Oui, porter l’ambition d’une société fondée sur la démocratie, la dignité humaine et la solidarité est possible. Des citoyens, des acteurs de la société civile, des élus font vivre cette ambition au quotidien, loin du tumulte des joutes verbales et de certains discours médiatiques.
Parmi ces acteurs, les centres sociaux, qui contribuent à tisser des liens entre les gens comme autant de réponses à ce qui est mis à mal. Lieux physiques ouverts à toutes et à tous, on y fait l’expérience de l’autre et du collectif, on y construit des actions pour faire valoir les droits de chacune et chacun : éducation, loisirs, culture. Les centres sociaux promeuvent le débat, le respect et l’écoute. Surtout, ils misent sur une richesse : celle des personnes qui ont le pouvoir, collectivement, de faire changer les choses pour construire une société qui aspire à la justice sociale et environnementale.
Soutenir la cohésion sociale est un labeur au long cours où la faiblesse d’un seul rejaillit sur tous. Pourtant, malgré la reconnaissance de la qualité des réponses apportées par les acteurs de la société civile – associatifs notamment -, les moyens ne suivent pas. Les structures ne peuvent plus faire le grand écart entre des demandes sociales qui ne cessent d’augmenter et un investissement public qui n’est plus à la hauteur. Métiers du social en crise, « braderie » du social, les alertes se multiplient depuis plusieurs mois, sans grands effets. Les centres sociaux sont eux aussi fragilisés, faute de soutiens suffisants de l’ensemble des coresponsables de la cohésion sociale.
Les conséquences sont déjà visibles pour les habitants : dynamiques citoyennes qui s’éteignent, situations d’isolement qui se renforcent, postes essentiels non reconduits, baisse de la capacité d’accueil collectif des enfants… Alors même que sur certains territoires les centres sociaux restent parfois les seuls acteurs présents.
Les centres sociaux se sont mobilisés le 31 janvier dernier. Près de 50 rassemblements simultanés, 150 000 soutiens récoltés… ce sont des dizaines de milliers de salariés, bénévoles, habitants, partenaires et élus qui ont fait entendre leur signal d’alarme, mais aussi leur appel : une indispensable coresponsabilité de l’ensemble de leurs partenaires – Ministères et leurs services, Caisses Nationales des Allocations Familiales, d’Assurance Vieillesse et de la Mutualité Sociale Agricole, associations nationales d’élus et collectivités.
Des premières revalorisations ont été annoncées, mais elles ne suffisent pas. L’évolution du paysage politique et les remaniements ministériels imposent de repartir à la rencontre des ministres… mais la cohésion sociale ne peut pas attendre !
Extrait de la « lettre Info réseau 17 » de la Fédération Départementale des centres sociaux de Charente Maritime
Nous étions un millier hier matin rassemblé devant la Préfecture, avant d’entamer notre déambulation dans La Rochelle, et environ 600 l’après-midi sur le parvis du Département pour défendre nos actions et nos valeurs (chiffres de la Police). Merci à tous !!! Tous les centres étaient présents et vous avez été particulièrement créatifs pour vous faire voir et entendre ! 😉
Notre délégation, composée de Sylvie Delplanque (coprésidente FDCSX 17), Jean-François Bossuet (coprésident FDCSX 17), Daniel Castel (administrateur FDCSX 17), Antoine Maistriaux (administrateur FDCSX 17), et Barbara Provost (déléguée FDCSX 17), a été reçue par la Préfecture, la CAF et le Département. Tous ont porté une écoute attentive à nos revendications.
Désormais c’est à la FCSF de poursuivre les négociations avec le très attendu rendez-vous de la cohésion sociale, qui se tiendra au Conseil Economique Social et Environnemental à Paris le 7 mars prochain.
A l’heure actuelle, plus de 10 000 cartes ont été signées en ligne et plus de 150 000 cartes papier (le comptage n’est pas terminé) !
➡ Concernant vos cartes, nous devons d’ailleurs toutes les récupérer pour les compter et les envoyer à la FCSF. Si vous n’avez pas pu nous les donner hier, il y a encore le mois de février pour nous les faire parvenir.
La chanson composée par le duo Bocas est partie au national, dans la poche de notre délégué FCSF préféré Jean-Luc Grosbois. Il est possible qu’elle devienne l’hymne de notre mobilisation….
Merci au duo Bocas et au CAC de Surgères pour cette superbe initiative !
Soutien des parlementaires
La semaine prochaine, une nouvelle délégation fédérale a deux rendez-vous avec les députés Christophe Plassard et Raphaël Gérard. Olivier Falorni nous a également adressé la question écrite qu’il a posée au Gouvernement le 30 janvier.
Presse
Notre mobilisation a été couverte par la presse, plus sur le plan local que national. Le journal Libération y a consacré un article.
Sur le site de l’URNACS, vous retrouverez aussi des articles et vidéos consacrés à la mobilisation en Nouvelle-Aquitaine.